Guide de survie en milieu sauvage
Guide de survie en milieu sauvage
Il y a deux étés, « Chagagab » a décidé qu’à 15 ans, il tenterait une expérience de survie en milieu sauvage. Cela fait maintenant trois ans que ce jeune voisin vient régulièrement dans notre magasin : il passe nous faire part de ses expériences en pleine nature et nous prête de temps en temps un coup de main. Au premier coup d’œil, il est clair qu’il est très différent des autres de son âge. Sa passion pour les activités solitaires contraste avec son empressement à partager son expérience de ces activités avec les autres.
Dès la rentrée scolaire, il a informé ses parents de son projet pour l’été suivant et a travaillé sans relâche toute l’année pour gagner le soutien de sa mère inquiète, Leanne. Finalement, ils ont convenu qu’au début du mois de juillet, il s’aventurerait seul dans la nature, dans un endroit inconnu au bord d’un ruisseau non loin d’un sentier de VTT non fréquenté.
Son sac à dos était lourd de livres : To Build a Fire de Jack London, Walden de Thoreau, Le guide du trappeur de Paul Provencher, Unlearn de Miles Olson, Rewild et son préféré, Into the Wild de Jon Krakauer, sans oublier un livre de Tolstoï qu’il cite par cœur.
Il emportait aussi le strict nécessaire : des vêtements de rechange, un pull chaud, des bottes de randonnée et de pluie, un sac de couchage et un matelas, de la ficelle à écoper, du fil de laiton pour les collets, une lampe de poche, une marmite, une bouteille, des briquets et autres outils pour faire du feu, une boussole, un sifflet, une carabine à plomb, du poivre de Cayenne pour les ours (que sa mère insistait pour qu’il apporte), de l’insectifuge, de bons outils de coupe (un couteau, une scie et une hache), sans oublier plusieurs sacs poubelles résistants pour s’abriter. Ses provisions de nourriture étaient limitées : 3 kg de riz, quelques paquets de soupe, du gruau instantané et quelques barres de céréales. L’eau viendrait directement d’un ruisseau voisin.
Pour garder le contact, ses parents insistaient pour qu’il laisse des signes de vie et des messages quotidiens sous un arbre non loin du camping.
A l’époque de l’année où Chagagab se promenait dans la nature, les moustiques étaient omniprésents et les champignons encore rares, bien que les fraises sauvages et autres comestibles soient abondants.
La première journée fut très chaude. Après avoir construit un abri de fortune, Chagagab alla se baigner dans le ruisseau. Il utilisa un bouquet de fougères comme serviette. Plus tard, il fit un feu, ajoutant des polypores (Fomitopsis pinicola) pour conserver les braises. Au menu ce soir-là : soupe et riz. Au coucher du soleil ce soir-là, il s’endormit au milieu d’un concert sauvage, harcelé par les moustiques dans son abri en sac poubelle. Dans ces conditions, lire était impossible.
Le lendemain, il pêcha sans succès au lac voisin, mais eut la chance d’apercevoir un élan aux bois énormes nageant lentement dans l’eau. La faim commença à devenir un souci grandissant, et les écrevisses du ruisseau étaient toutes trop petites pour la soulager. Il parvint cependant à tirer une perdrix avec son fusil et quelques chanterelles de début de saison (Cantharellus cibarius) ajoutèrent un bon parfum à son riz.
Le troisième jour, une tique se colla à sa jambe
Le lendemain, deux écureuils roux étaient au menu du dîner : savoureux mais encore trop peu pour apaiser ses douleurs de faim de plus en plus présentes.
Le cinquième jour, il eut la chance de tomber sur un énorme champ de fraises et de remplir son estomac. Il se rendit cependant vite compte à quel point une consommation trop généreuse de ces baies pouvait être laxative. Le temps commença à passer lentement, et il commença à s'interroger sur l'adéquation de son équipement.
Le sixième jour, il tira sur deux lapins mais son fusil se révéla bien trop faible. Aucun n'avait encore été pris dans ses pièges. La pêche s'avéra à nouveau infructueuse. En observant un huard qui semblait nager et pêcher en abondance, il a de nouveau commencé à réfléchir plus sérieusement aux limites de ses ressources en comparaison. Il a décidé qu’il serait sage de rentrer chez lui.
Le septième et dernier jour, après avoir dormi une dernière fois dans sa tente, il est retourné à la civilisation. Ayant perdu 2 kg au cours de son aventure, il était heureux de manger à nouveau régulièrement. Il a passé le reste de l’été à récolter divers produits forestiers, notamment des champignons médicinaux chaga (Inonotus obliquus) qu’il continue de vendre pour de l’argent de poche.
Quelle est la prochaine étape pour Chagagab ? Il va réessayer, dit-il, mais avec un meilleur équipement. Plus précisément, il a l’intention d’apporter un fusil plus puissant, d’aller dans une zone encore plus éloignée et de rester plus longtemps.
Dès la rentrée scolaire, il a informé ses parents de son projet pour l’été suivant et a travaillé sans relâche toute l’année pour gagner le soutien de sa mère inquiète, Leanne. Finalement, ils ont convenu qu’au début du mois de juillet, il s’aventurerait seul dans la nature, dans un endroit inconnu au bord d’un ruisseau non loin d’un sentier de VTT non fréquenté.
Son sac à dos était lourd de livres : To Build a Fire de Jack London, Walden de Thoreau, Le guide du trappeur de Paul Provencher, Unlearn de Miles Olson, Rewild et son préféré, Into the Wild de Jon Krakauer, sans oublier un livre de Tolstoï qu’il cite par cœur.
Il emportait aussi le strict nécessaire : des vêtements de rechange, un pull chaud, des bottes de randonnée et de pluie, un sac de couchage et un matelas, de la ficelle à écoper, du fil de laiton pour les collets, une lampe de poche, une marmite, une bouteille, des briquets et autres outils pour faire du feu, une boussole, un sifflet, une carabine à plomb, du poivre de Cayenne pour les ours (que sa mère insistait pour qu’il apporte), de l’insectifuge, de bons outils de coupe (un couteau, une scie et une hache), sans oublier plusieurs sacs poubelles résistants pour s’abriter. Ses provisions de nourriture étaient limitées : 3 kg de riz, quelques paquets de soupe, du gruau instantané et quelques barres de céréales. L’eau viendrait directement d’un ruisseau voisin.
Pour garder le contact, ses parents insistaient pour qu’il laisse des signes de vie et des messages quotidiens sous un arbre non loin du camping.
A l’époque de l’année où Chagagab se promenait dans la nature, les moustiques étaient omniprésents et les champignons encore rares, bien que les fraises sauvages et autres comestibles soient abondants.
La première journée fut très chaude. Après avoir construit un abri de fortune, Chagagab alla se baigner dans le ruisseau. Il utilisa un bouquet de fougères comme serviette. Plus tard, il fit un feu, ajoutant des polypores (Fomitopsis pinicola) pour conserver les braises. Au menu ce soir-là : soupe et riz. Au coucher du soleil ce soir-là, il s’endormit au milieu d’un concert sauvage, harcelé par les moustiques dans son abri en sac poubelle. Dans ces conditions, lire était impossible.
Le lendemain, il pêcha sans succès au lac voisin, mais eut la chance d’apercevoir un élan aux bois énormes nageant lentement dans l’eau. La faim commença à devenir un souci grandissant, et les écrevisses du ruisseau étaient toutes trop petites pour la soulager. Il parvint cependant à tirer une perdrix avec son fusil et quelques chanterelles de début de saison (Cantharellus cibarius) ajoutèrent un bon parfum à son riz.
Le troisième jour, une tique se colla à sa jambe
Le lendemain, deux écureuils roux étaient au menu du dîner : savoureux mais encore trop peu pour apaiser ses douleurs de faim de plus en plus présentes.
Le cinquième jour, il eut la chance de tomber sur un énorme champ de fraises et de remplir son estomac. Il se rendit cependant vite compte à quel point une consommation trop généreuse de ces baies pouvait être laxative. Le temps commença à passer lentement, et il commença à s'interroger sur l'adéquation de son équipement.
Le sixième jour, il tira sur deux lapins mais son fusil se révéla bien trop faible. Aucun n'avait encore été pris dans ses pièges. La pêche s'avéra à nouveau infructueuse. En observant un huard qui semblait nager et pêcher en abondance, il a de nouveau commencé à réfléchir plus sérieusement aux limites de ses ressources en comparaison. Il a décidé qu’il serait sage de rentrer chez lui.
Le septième et dernier jour, après avoir dormi une dernière fois dans sa tente, il est retourné à la civilisation. Ayant perdu 2 kg au cours de son aventure, il était heureux de manger à nouveau régulièrement. Il a passé le reste de l’été à récolter divers produits forestiers, notamment des champignons médicinaux chaga (Inonotus obliquus) qu’il continue de vendre pour de l’argent de poche.
Quelle est la prochaine étape pour Chagagab ? Il va réessayer, dit-il, mais avec un meilleur équipement. Plus précisément, il a l’intention d’apporter un fusil plus puissant, d’aller dans une zone encore plus éloignée et de rester plus longtemps.