Breaking down diesel in Yukon contaminated soils

Décontamination de sols imbibés de diésel au Yukon

Décontamination de sols imbibés de diésel au Yukon

La mycoremédiation est l’utilisation des champignons pour décontaminer une matière. On sait que des champignons recyclent naturellement les hydrocarbures : c’est particulièrement le cas de ceux qui se nourrissent de la lignine des arbres. Ces molécules qui donnent de la rigidité aux arbres ressemblent aux hydrocarbures polycycliques aromatiques, les plus difficiles à dégrader. Certaines espèces absorbent aussi les métaux lourds du sol (sans régler la problématique de leur disposition cependant). Les délicieux coprins chevelus (C. comatus) sont du nombre : on doit donc éviter de les cueillir dans un milieu contaminé.

Nous avons déjà mentionné plusieurs projets de décontamination au Québec. Au Yukon se termine un projet piloté depuis cinq ans par la chercheuse Kawina Robichaud, de l’Université de Montréal. Elle a comparé l’efficacité de différents amendements du sol sur deux sites très pollués proches de Whitehorse, l’un imbibé de diésel, l’autre d’huiles usées et autres polluants. Du compost, différentes espèces de saules ou des champignons ont été appliqués seuls ou en tandem. Le pleurote huître (P. ostreatus) et la tramète versicolore (T. versicolor) sont les champignons indigènes mis à l’épreuve, parce qu’ils dégradent la lignine.

L’approche écosystémique (pleurote, saule et compost) s'est avérée la plus efficace, éliminant 70% du diésel en trois mois. L’efficacité du pleurote, notable la première année, a décliné par la suite. La tramète n’a eu aucun effet notable : elle ne semble pas avoir survécu dans le sol très dense et pollué de la fosse à huiles usées. En outre, une espèce de la famille des Psathyrellaceae a fructifié spontanément à multiples reprises : ces champignons étaient minuscules, mais ils accumulent tout-de-même les métaux lourds.

Il en ressort que l’efficacité d’une méthode quelconque ne repose pas sur un seul amendement, mais tient aux diverses composantes de l’écosystème considéré. Les résultats ont été présentés le 18 octobre dernier dans le cadre des conférences organisées par le Cercle des Mycologues de Montréal.