Eldorado en enfer
En octobre 2016, Miro et Fanny, la vingtaine avancée, préparent un voyage au Yukon : comme des milliers d’autres apprentis aventuriers, ils rêvent d’un eldorado des morilles. Ils achètent un vieux Westfalia pour ce périple de 12 000 km et cherchent des conseils, des contacts et un répulsif à ours.
Les morilles sauvages émergent en masse dans les brûlis de l’Ouest nord-américain au printemps suivant les feux de forêt de l’été précédent. Dernièrement, les feux étaient rares : la prochaine récolte serait maigre, mais les prix étaient en hausse. Il fallait surtout repérer les zones de brûlis prometteuses et éviter la foule des cueilleurs.
Fin mai 2017, ils prennent la route. Près de leur objectif, à Fort Nelson en Colombie-Britannique, ils rencontrent un obstacle
Après cinq jours de marche dans un décor lunaire infesté de moustiques, ils ont empoché 300 $ pour 50 lb de morilles fraîches. Les pluies des 10 et 11 juin ont rendu la cueillette et la déshydratation moins plausibles. Ils ont décidé de rentrer lentement, en passant par Vancouver où ils ont pu admirer le grizzly dans le confort d'un zoo.
Ils nous ont récemment offert leurs derniers kilos de morilles séchées ce qui n'a pas suffi à payer les freins. Ils comptent revenir au printemps prochain. Dans la région, les derniers incendies ont été dévastateurs. La récolte devrait donc être plus abondante, mais ensuite, les prix chuteront et il faudra éviter la foule.
Si leurs aventures vous intéressent, allez voir Langdon Cook dans The Mushroom Hunters et Benoît Peyre dans À la poursuite des morilles de feu sont de superbes conteurs.